L'œil du 6 Juin 1944, vu par les autres…

Publié le par Feurat ALANI

La Bibliothèque nationale de France consacre une exposition à Robert Capa à l’occasion du cinquantième anniversaire de sa disparition. Un parcours de près de 300 photographies, célèbres ou inconnues permet de redécouvrir le travail de celui qui est considéré comme le père du photo-journalisme.

…L'éditeur

Bertrand est éditeur chez Découverte Gallimard, qui a publié récemment L'œil du 6 Juin 1944, un livre-document sur Robert Capa. "Un témoignage de guerre inouïe" selon lui, "les photos sont exceptionnelles. Robert Capa est un exemple pour les autres photographes". Quand à l'exposition Connu et inconnu de la bibliothèque nationale de France, l'éditeur reste perplexe. En effet, réticent à toute forme d'art évoquant la mort, Bertrand est gêné par ce qu'il appelle "un paradoxe esthétique. On a presque oublié que ces photos montraient la mort. Même s'il est vrai que le côté artistique peut renforcer la valeur de l'image, le travail de Capa reste professionnel. Je dis non à l'œuvre d'art" conclu-t-il.

…l'écrivain

 

Claude Quetel, directeur scientifique du Mémorial de Caen, est auteur de nombreux ouvrages, dont L'œil du 6 Juin 1944. "J'ai voulu raconter cette histoire connue, mais mal connue" affirme l'auteur. En effet, Robert Capa étant le seul photographe présent au débarquement à Omaha Beach, ses clichés étaient très important. Seulement, un accident dans la chambre noire du magazine Life en détruit la plupart. Seul onze photos ont survécu et sont publiées.

 

…Le journaliste

 

Philippe est journaliste au Courrier International. Impressionné par ce qu'il appelle la "folie" de Robert Capa, il dit être stupéfait par le travail du reporter. "Sans lui, les images ne seraient pas ce qu'elles sont aujourd'hui. On le voit notamment avec le conflit en Irak. Les images jouent un rôle important comme l'affreux épisode des tortures de la prison d'Abou Ghraib l'a prouvé" observe-t-il. Robert Capa est "Le" reporter de guerre conclu philippe.

 

Feurat Alani.

  

"Avec le mot image, on peut faire magie"


3 questions à John G. Morris, ancien directeur photo du magazine Life et ami de Robert Capa.

 

Feurat ALANI : Selon vous, à quoi était dû le succès professionnel de Robert Capa?
 
 John Morris : A son talent. Tout simplement. Robert Capa était un passionné dans le vrai sens du terme. Il a toujours voulu rendre la vérité en image en se rapprochant le plus possible des évènements, il était à l'aise pour ça. Avec le mot image, on peut faire magie. C'était ça Robert Capa. Toutes ces photos avaient quelques choses de magique.


F.A. : Vous étiez le directeur de la photographie du magazine Life, étiez vous conscient du talent de Robert Capa dont vous parlez?

 

J.M. :  Pour faire le choix iconographique d'un magazine, il faut bien-sûr commencer par la couverture. Et mon idée, à l'époque, était de mettre en Une des images simples, mais à forts impacts. Robert répondait à ce genre de critère, il avait un don pour prendre la photo au bon moment.

 

F.A. : Que pensez vous de l'exposition Connu et Inconnu de la BNF?

                                                                                                                

J.M. : Je la trouve très bien, car on y trouve tout le travail de Robert Capa. Contrairement à l'exposition madrilène qui présentait seulement les photos prises durant la guerre d'Espagne, celle-ci montre des clichés variés. On y trouve aussi bien des portraits d'artistes que d'autres reportages marquants comme le tour de France de 1939.

 

 

 

 

Robert Capa en quelques dates


22 octobre 1913
Naissance d'Endre Friedmann à Budapest.
1932
Premières photos, dont celle de Trotski à Berlin.

1939
Emigre aux Etats-Unis.
1941-1945
Photographie le débarquement en Normandie

Premier dîner avec Ingrid Bergman.

1947

Rupture avec Ingrid Bergman. Fonde l'agence Magnum.

25 mai 1954
Mort en Indochine.

Publié dans Portraits

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