Bilan 2004 : la fréquentation étrangère en Jordanie chute de 3%
Le Royaume Hachémite de Jordanie a enregistré en 2004 un recul de la fréquentation touristique étrangère. Avec 1 570 000 darrivées touristiques en 2004 contre 1 623 000 en 2003, le bilan reste positif malgré la légère baisse. En effet, selon LOMT (Organisation mondiale du tourisme), le tourisme a connu dans le monde la plus forte baisse de son histoire en 2003, avec un recul de 1,2% par rapport à lannée précédente avec 694 millions de touristes.
Le chassé-croisé des juillettistes et aoûtiens n a pas eu le vent en poupe cette année à Amman, capitale de Jordanie et lieu très fréquenté par les touristes. Le ministère du tourisme jordanien espérait une augmentation darrivées. En revanche, cest dans les sites touristiques comme Pétra que les hôtels et clubs privés ont été rentabilisés. Le rendez vous annuel des férues darchéologie moyen orientale ou encore de simples aventuriers lambdas na pas manqué. Un paradoxe dans un pays pris entre deux feux. Dun côté le conflit israélo-palestinien et de lautre un après guerre mouvementé en Irak. Cependant, il semblerait que le royaume hachémite reste optimiste.
La Jordanie affiche complet
Malgré les tensions internationales, les vacanciers ont plébiscité les ruines de Pétra et les bords de la mer Rouge en 2004. Les autorités jordanienne craignaient le pire. Guerre en Irak, attentats en Turquie ou au Maroc, tout était réuni pour dissuader les touristes de se rendre au Proche et Moyen-Orient. Il y a un an, le ministre jordanien du Tourisme, Taleb Rifai, prédisait un manque à gagner de 2 milliards de dollars. Fin janvier, la tendance s'était inversée lorsqu'il avait annoncé les chiffres de 2003: en accueillant 1,6 millions de visiteurs, le royaume hachémite a amélioré son record en la matière (1,2 millions en 2000), grâce à une forte hausse du tourisme balnéaire et surtout du nombre de visiteurs arabes des pays du Golfe et plus précisément les Saoudiens et Koweïtiens (plus de 40% du total). « Le tourisme reste donc la première source de revenus » précise Mohammed Abdel Qader, Troisième secrétaire à lambassade de Jordanie en France.
Un nouvel Egypte ?
Après lhorreur de lattentat de Luxor en Egypte qui avait fait plus de soixante victimes, Mamdouh el-Beltagui, ministre égyptien du tourisme avait mis les bouchées doubles. Le ministre sétait promis d'atteindre le plus rapidement possible le cap des 10 millions de visiteurs. Puisque les sites pharaoniques de la vallée du Nil étaient saturés, l'Egypte voulu se lancer dans un développement effréné du tourisme en mer Rouge. Avec 8 500 nouvelles chambres en 2003, la capacité hôtelière des stations balnéaires comme Charm el-Cheikh et Hourghada dépasse désormais celle du reste du pays. Plongée sous-marine, sports nautiques et farniente font de plus en plus d'adeptes, venant surtout d'Italie, d'Allemagne et de Russie. Les Français, un peu plus passionnés dhistoire, continuent de préférer Louxor et Assouan (60% des séjours). S'ils ont été plus nombreux à visiter l'Egypte en 2003 (un peu plus de 300 000, soit une hausse de 10% par rapport à 2002), c'est presque trois fois moins que les Italiens, deux fois moins que les Russes et même moins que les Saoudiens ou les Israéliens, qui avaient déserté le Sinaï au début de l'Intifada. Or en Jordanie, « le conflit irakien ne sest pas étendu au delà des frontières » indique le Troisième secrétaire, « ce qui explique le très léger recul du nombre de visiteurs en Jordanie ». Pour l'instant, les professionnels ne signalent que très peu d'annulations. S'il y a une baisse de fréquentation, « les professionnels du tourisme français et jordaniens se mobiliseront pour y faire face» ajoute Mohammed Abdel Qader.
Le tourisme en Jordanie reste stable
" Le bilan de la saison nest pas si mauvais ", affirme Mohammed Abdel Qader, Troisième secrétaire à lAmbassade du Royaume Hachémite de Jordanie en France, visiblement soulagé de présenter des statistiques positives. Une façon de dire que lon sattendait à bien pire dans le monde touristique du Moyen - Orient : conjoncture internationale difficile marquée par linvasion américaine en Irak de 2003 avec, entre autres, un après guerre « catastrophique ». En effet, la Jordanie étant un pays limitrophe de lIrak, les sujets de préoccupation ne manquaient pas. Le Royaume Hachémite a cependant gardé le cap, restant toujours parmis les premières destinations touristiques du Moyen - Orient avec 1,5 millions de visiteurs sur la saison 2004, soit une baisse de 3 %. Ce résultat « flatteur » est cependant terni par deux contre-performances : la Jordanie ne pointe quau troisième rang des recettes générées par le tourisme derrière Israël et lEgypte, et puis, surtout, le temps de séjour des visiteurs ne décolle pas, la majorité des touristes étrangers ne passant que très peu de nuits (entre une et cinq). Les touristes les plus assidus en 2003 étaient les Européens (Angleterre, Allemagne et Hollande), alors que les Nord-Américains continuent de progresser (augmentation de 15 %), ce qui explique le score en hausse de lhôtellerie de luxe (quatre et cinq étoiles). En 2004, un nombre impressionnant de touristes irakiens a vu le jour dans la capitale jordanienne. Avec les saoudiens et les koweïtiens, la mosaïque de touristes aident le pays à sortir de lornière.
Feurat Alani